26 Novembre 2014
Écrire chaque jour pour canaliser sa démesure.
Poser le cadre, puis le garnir comme un chausson de sa purée de pommes, ne pas oublier la cannelle.
Laisser les couleurs du temps dessiner une ébauche sur la toile.
Choisir un mot comme on grimpe sur une planche de salut.
Partir sur les vagues avec l’imagination au gouvernail.
Laisser le fil glisser sous la coque, dans le sillage argenté.
Rester bien accroché à la poupe.
Ne pas craindre la houle.
S’émerveiller de la beauté de ce qui ondule sous l’écume.
Tirer tout doucement, ne pas casser le fil, laisser les mots remonter un à un, aussi légers que des poissons-volants.
Sourire quand ils se posent sur le papier, sans bruit.
Attendre qu’ils s’endorment.
Puis les relire, et se délecter de leur danse sous le vent.