Aime la vie et le partage d'émotions, et danse avec elles en mots et en images, pour que le chemin vers les étoiles soit toujours bleu.
30 Août 2013
La musique m'est indispensable, autant que l'air que je respire ou que l'eau que je bois. Nombre de chansons ont épousé des moments de ma vie, et je laisse souvent leurs paroles et leurs cascade de notes couler dans mes veines, et m'éblouir.
L'émotion qui monte en frisson le long de mon dos, ou celle qui bouillonne dans mes oreilles, je veux la partager avec vous qui lirez ces lignes, et en remercier les auteurs et musiciens, pour qu'ils sachent que ce partage est encore de l'amour, comme le silence qui suit un morceau est encore de la musique.
Aujourd'hui cette chanson, est celle de
Jean-jacques Goldman:
"JUSTE APRES "
Elle a éteint la lumière,
Elle puis qu'est ce qu'elle a bien pu faire
Juste après...
Se balader, prendre l'air
Oublier le sang, l'éther,
C'était la nuit ou le jour
Juste après...
Deux, trois mots d'une prière,
Ou plutôt rien et se taire
Comme un cadeau qu'on savoure
Qu'a-t-elle fait ?
De l'alcool, un chocolat
Elle a bien un truc comme ça
Dans ces cas là ...
Le registre, un formulaire,
Son quotidien ordinaire
Son univers ..
A-t-elle écrit une lettre
Finit un bouquin peut-être
Une cigarette ...
Qu'est ce qu'on peut bien faire
Après ça ?
Elle y est sûrement retourné
Le regarder dormir
Puis s'est endormie
Comme dormait cet enfant
Si paisible en ignorant
Comme on pleurait jusqu'ici
Comme on pleurait jusqu'ici
Comme on pleurait jusqu'ici
Mais qu'est ce qu'on peut bien faire
Après ça
Après ça
Après ça ....
Cette chanson me touche plus que je ne saurais le dire.
Peut-être parce que j'ai déjà ressenti cette peur m'envahir, auparavant. J'ai senti couler sur ma peau le froid devant cette peur de perdre la vie d'un enfant, la peur de sa souffrance, la peur de son angoisse, la peur de sa mort. Chaque mère a vécu cela, comme une impuissance sans nom, qui vous glace jusqu'au fond de vos cellules, un gouffre qui s'ouvre sous vos pieds. Et quand l'orage est passé, il vous laisse épuisée, sans plus de mots pour exprimer votre soulagement.
Peut-être parce qu'en étant soignante, j'ai vécu cela aussi, ces nuits de garde, où l'on est sentinelle, où l'on essaye de tirer vers le haut celui qui est noyé dans sa souffrance, comme si l'on était suspendus ensembles à la margelle d'un puits, et qu'il ne faut pas lâcher avant le matin.
Quand le pire est passé, quand la souffrance se calme, quand la vie à repris le dessus, on se laisse tomber dans une hébétude floconneuse, en se demandant comment on a fait pour repousser encore une fois les limites de la nuit.
Cette chanson c'est toutes ses sensations mêlées d'amour et de sang, pour moi, et je voulais les partager avec vous, comme on échange un regard ou une caresse, simplement pour retrouver un peu de notre humanité.
Merci à Jean Jacques Goldman une fois de plus pour ses mots si humains.